Déc. 2011 - Nouvelle catastrophe pour la vieille rue Saint-Malo !!!
"VIVRE LA RUE", l'ange gardien de la ruelle historique, effondré et en état de choc !

Les siècles de malédiction accablent toujours l'impasse !


Photos VIVRE LA RUE

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L'association appelle la presse ...

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Le Télégramme 5 janvier 2012

Brest. Un éboulement inquiétant rue de Saint-Malo

Des murs de soutènement de terrasses se sont effondrés derrière les maisons de la rue deSaint-Malo, provoquant l'inquiétude des habitants et bénévoles de l'association Vivre la rue.

La rue de Saint-Malo est fragile. Fragile parce que les maisons de cette rue historique de la rive droite, tapie entre les Capucins et Pontaniou, qui a miraculeusement échappé aux bombardements, ont longtemps été laissées à l'abandon. Fragile aussi parce que certains de ces murs qui ont vu passer les femmes condamnées à l'enfermement à la Madeleine, les marins de la Royale et les ouvriers de l'arsenal datent du XVIIIesiècle.

La rue de Saint-Malo est également fragile parce que sa sauvegarde est entre les mains d'une poignée de femmes, Mireille Cann en tête, et d'hommes, d'amoureux du quartier, tous bénévoles, qui résistent avec entêtement depuis une vingtaine d'années. La situation de la rue de Saint-Malo, enclavée entre le mur de lacour de la Madeleine et la rue du Carpon, en a fait un dépotoir facile pendant des décennies. Quand ils ont commencé à s'intéresser àce petit coin de Recouvrance, les militants de Vivre la rue ont déblayé plusieurs mètres cubes de déchets et de gravats divers et variés. La rue de Saint-Malo est fragile parce qu'après bien des combats, des réunions et des négociations, après bien des avancées detroi spas et des reculs de deux, l'angoisse est toujours là.

Conserver les bâtiments

«On a eu une réunion avec trois adjoints, au mois d'octobre, explique Mireille Cann. Ils nous ont dit qu'il n'y aurait pas de grands travaux mais que tout serait fait pour conserver les bâtiments. On constate qu'il n'en est rien et que la situation ne cesse de se dégrader». Dernier événement en date, un éboulement s'est produit sous une terrasse de la rue du Carpon, entraînant la chute d'un mur, d'un escalier et détruisant, encontrebas, des maçonneries du XVIIIème siècle. BMO, propriétaire des terrains et des maisons de la rue de Saint-Malo, recherche dans un premier temps les causes de cet éboulement et étudie les différentes possibilités d'intervention. La solution envisagée d'évacuer les gravats par la rue de Saint-Malo, en démontant la scène qui sert aux spectacles, derrière laquelle se trouve également un mur, inquiète Mireille Cann. «Qu'est-ce qu'ils vont fair e? Détruire des murs pour passer et consolider les terrasses avec du béton ? C'est contraire à l'esprit du lieu, tous les murs sont maçonnés avec de la terre».

Prévu depuis longtemps...

Les bénévoles l'ont d'autant plus mauvaise qu'ils se sentent méprisés : «Tout ce qui se passe, o nl'aprévu depuis longtemps et on a toujours alerté les services de BMO. On nous reproche de ne pas entretenir les murs, c'est un comble ! Si on est là à s'activer depuis 20 ans, c'est qu'on y tient à ce patrimoine! Et avec nos maigres moyens, on a tout de même réussi à sauver des murs et des maisons en les mettant hors d'eau !». Désormais, ce que Vivre la rue aimerait savoir, c'est «comment la ville considère ce patrimoine ? Ça l'intéresse ou pas ? La rue de Saint-Malo est unique et il suffirait d'un peu d'argent et de bonne volonté pour la sauver. Avec le printemps, comme tous les ans, des tas de gens vont venir se promener par ici, parce que figurez-vous que c'est un lieu très touristique ! Et on a bien sûr des tas de projets pour "les Tonnerres de Brest". Si la scène doit être démontée, elle sera remontée à temps ou tout va être remis en cause ? On aimerait beaucoup avoir des réponses !».

Guy Pellen
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Le Télégramme 7 janvier 2012

Rue de Saint-Malo. Vivre la rue s'impatiente

Suite à l'éboulement de murs sur un terrain au-dessus des maisons de la rue de Saint-Malo, l'association«Vivre la rue» monte au créneau et hausse le ton face à l'immobilisme de la collectivité.

Chose promise, chose due. Les bénévoles de l'association «Vivre la rue» et l'architecte Xavier Barruhet ont accueilli, hier matin, les Brestois intéressés par la rue de Saint-Malo, site historique de la rive droite. L'architecte, diplômé de l'école de Paris-La Villette, travaille sur la rue de Saint-Malo depuis neuf ans et a réalisé pour Brest Métropole Océane un dossier consacré à un état des lieux et à la mise en sécurité des bâtiments. «Il était prévu de réaliser le chantier en trois tranches de travaux, mais une seule a été réalisée en partie, explique Xavier Barruhet. La bonne solution pour sauvegarder les murs et les maisons, c'est de les couvrir ».

Les eaux de pluie en cause

L'homme de l'art, qui a collaboré longtemps avec les Bâtiments de France et travaillé sur des chantiers du patrimoine dans la Drôme, l'Ardèche, l'Ille-et-Vilaine et le Finistère, connaît particulièrement bien ce type de construction. « On construit des murs en pierres maçonnés à l'argile depuis 17.000 ans. Cette technique est donc parfaitement connue, maîtrisée et est aussi parfaitement fiable. Le plus grand ennemi de ces murs, c'est l'eau ! Ceux de la rue Saint-Malo ont environ 250 ans et ceux qui sont protégés sont parfaitement secs. Ils sont en bon état et aucun arbuste comme le buddleia ne vient s'y accrocher. Si des murs s'effondrent, ce n'est sûrement pas en raison de leur âge ! Parce que s'ils avaient été de mauvaise qualité, ils seraient tombés depuis longtemps ». Pour Xavier Barruhet, les raisons du glissement de terrain et de l'effondrement des murs sont tout à fait claires : «L'évacuation des eaux de pluie de la maison de la rue du Carpon sous la terrasse et le chargement du terrain sont nettement en cause. Et, dans ces conditions, la responsabilité du propriétaire est totale. Il est hors de question que les torts soient partagés».

« Empêcher que les choses empirent »

L'association, tout en reconnaissant que quelques élus «aiment bien la rue de Saint-Malo», est aussi remontée contre la collectivité. « Il ne peut plus y avoir de petits arrangements entre amis ! Çasuffit ! Ça fait 22 ans que l'association se bat pour sauvegarder ce patrimoine et maintenant les mots ne suffisent plus. Il faut agir ! Il faut absolument empêcher que les choses empirent ». Mais attention, prévient l'architecte: « Pas n'importe comment ! Envoyer une tractopelle là-dedans, c'est comme mettre un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il faut déblayer leterrain à la main ». Aux côtés de Xavier Barruhet, les amoureux du quartier réclament toujours la mise en sécurité du site, lieu de promenade très prisé des Brestois, et la restauration des habitations selon les techniques anciennes et celles plus récentes de l'architecture écologique, qui préconise par exemple l'utilisation de chauffage passif solaire, de toilettes sèches, etc. Leur idée est aussi que le chantier de réhabilitation de la rue de Saint-Malo, selon ces techniques, puisse être dévolu à la formation de professionnels ou de particuliers. Contact «Vivre la rue» 17, rue de Saint-Malo tél.02.98.05.04.40 ou asso@vivrelarue.net

Guy Pellen
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Ouest-France / Bretagne / Brest / Archives du samedi 07-01-2012

Patrimoine : la rue Saint-Malo en état d'urgence - Brest

Si elle a résisté aux bombes, la plus vieille rue de Brest, de plus en plus vulnérable, se dégrade. Le récent éboulement inquiète Vivre la Rue qui aimerait assumer son entretien.

Réaction en chaîne

L'éboulement s'est produit le 15 décembre 2011, à 1 h du matin. Le mur à flanc de vallon de l'ancien n° 21 de la rue Saint-Malo s'est écroulé. Réaction en chaîne : une terrasse d'une maison de la rue du Carpon, qui surplombe la rue Saint-Malo, s'est aussi écroulée, entraînant dans sa chute un escalier. Elle s'appuyait sur un mur de soutènement en parpaings qui s'est disloqué. Récent, ce mur reposait, cimenté, sur des maçonneries datant du XVIII e siècle, ces authentiques murs de la rue Saint-Malo, construits, il y a plus de 300 ans, directement sur le rocher.

Un éboulement prévisible ?

En juin dernier, soucieuse de la dégradation, de plus en plus visible, de ce mur ancien, fragilisé par la végétation et qui semblait « gonfler », Mireille Cann, figure de l'association Vivre la Rue, qui oeuvre à la réhabilitation de la rue Saint-Malo, avait alerté les services techniques de la mairie. Assurant une veille quotidienne des bâtisses, Vivre la Rue ne dispose d'aucun budget pour l'entretien du bâti. Mais elle assumerait « avec joie » cet entretien si « on lui en donnait les moyens ».

Des infiltrations et trop de pluie

Xavier Barrhuet, architecte en bio-construction, qui a conçu, pour Vivre la Rue, un projet complet de réhabilitation de la rue Saint-Malo, n'est pas surpris : « Ces murs anciens sont construits à l'ancienne, leurs pierres étant liées par de l'argile. Ils ne sont plus protégés par les toits qui recouvraient auparavant les maisons. Quand l'eau réussit à s'y infiltrer, et elle y parvient toujours, elle lessive la terre. Ça fragilise encore plus les murs. De plus, sur ce terrain, aucune évacuation des eaux de pluie n'est prévue. Les précipitations, très abondantes, des derniers mois, n'ont rien arrangé. »

Des dégâts importants

Destruction de deux pans de grands murs de pierres du XVIII ème siècle, glissement de tonnes de pierres, terres et gravats, ensevelissement de l'un des jardins exotiques créés par l'association, menace grave de la stabilité des bâtisses anciennes proches, en particulier du n° 23... L'ampleur des dégâts inquiète vivement Vivre la Rue, qui dénonce les « travaux hasardeux » du propriétaire concerné et pointe des « négligences » de la municipalité : « Attend-on que la rue disparaisse d'elle-même ? interroge l'association. Une action publique cohérente est urgente et décisive pour l'avenir de la rue Saint-Malo. »

Un état des lieux en cours

Yann Guével, adjoint en charge du patrimoine, assure que ses services s'activent pour établir un état des lieux et « comprendre ce qui s'est passé. On est dans une situation très complexe, les parcelles concernées appartiennent soit à la ville de Brest, soit à Brest métropole océane, soit à des privés, explique l'élu. Sur certaines parties mitoyennes, on est encore dans le doute quant à leurs propriétaires. »

L'adjoint a également « bien conscience que les travaux qui s'imposent doivent utiliser des techniques respectueuses de ce patrimoine particulier. » Assurant qu'un budget de 20 000 € vient d'être alloué au remplacement, très attendu, des linteaux du n° 19, Yann Guével tient à préciser « qu'on ne laisse surtout pas tomber ni Vivre la Rue, ni la rue Saint-Malo. »

Frédérique GUIZIOU
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Conséquences :

En 2012, l'association VIVRE LA RUE est dans l'obligation de reviser son rapport d'orientations voté en Assemblée Générale du 3.12.2011 en renonçant à organiser autant de manifestations artistiques et culturelles que prévu pour faire VIVRE LA RUE afin de mobiliser toute son énergie à la sauvegarde de LA RUE St MALO en priorité !

Il va s'agir de ne pas laisser faire n'importe quoi à grands coups de buldozer destructeur :
Le jardin de palmiers et de Gunéras, planté par VIVRE LA RUE, est d'ors et déjà condamné sous les décombres !
La grande scène de la rue, construite avec coeur par des bénévoles dévoués et grâce aux moyens financiers empruntés par l'asso, va être démolie (alors qu'on y envisageait un festival les 13 et 14 juillet à l'occasion des "Tonnerres de Brest"). Il serait juste, mais on ne rêve pas trop, qu'elle soit reconstruite aux frais du propriétaire constructeur de la terrasse destructrice), et il va falloir batailler pour que les murs endommagés des bâtisses historiques de la rue St Malo soient reconstruits "à l'authentique", après évacuation "délicate" de la construction de béton effondrée qui nous tombe de la rue du dessus alors qu'on est enfin venu à bout, après des années de dur labeur, de tout ce qui était en ciment et parpaings, et qui camouflait et étouffait les pierres ancestrales dans la rue pavée, qui n'existerait plus sans VIVRE LA RUE !

Rappel des statuts de l'association - Article II

« Vivre la Rue » a pour objet la préservation et la réhabilitation de lieux en péril. Elle entend ainsi, défendre les droits des générations futures, faire naître et vivre des lieux de rencontre et d’échange pour tous.
Ses moyens d’actions sont, notamment :
- La restauration et l’entretien de la rue Saint-Malo et de son environnement en Bio-Construction
- la production et la diffusion de spectacles, et de manifestations artistiques et culturelles
- La mise en pratique des valeurs de l'économie sociale et solidaire
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Voir la suite des évènements en page travaux du site de l'association VIVRE LA RUE

. ASSOCIATION VIVRE LA RUE . 17 rue Saint Malo . 29200 BREST Recouvrance . Tel : 02 98 05 04 40 / 06 83 72 50 62 . asso@vivrelarue.net